Pour obtenir une indemnisation pour un préjudice de jouissance, il est indispensable d'établir un lien de causalité direct entre les manquements et le préjudice subi. C'est ce qu'a récemment confirmé la Cour de cassation dans une affaire impliquant des travaux de construction.

L'importance du lien de causalité

Dans cette affaire, des maîtres d'ouvrage avaient confié à un entrepreneur la construction d'une extension de maison. Après la réception des travaux, divers désordres sont apparus, incitant les propriétaires à demander une indemnisation pour le préjudice de jouissance subi. Cependant, la Cour d'appel a rejeté leur demande, soulignant l'absence de lien de causalité entre les manquements de l'entrepreneur et le préjudice postérieur à la date où les travaux auraient pu être corrigés. Cette décision met en lumière l'importance cruciale du lien de causalité dans les demandes d'indemnisation.

La position de la Cour de cassation

La Cour de cassation a confirmé cette position en rejetant le pourvoi formé par les maîtres d'ouvrage. Elle a estimé que sans preuve d'un lien de causalité direct entre les manquements et le préjudice de jouissance, la demande d'indemnisation ne pouvait être accueillie. Cette décision s'inscrit dans le respect du principe de réparation intégrale du préjudice, tout en rappelant que ce principe ne peut s'appliquer sans preuve de causalité.

Les enseignements à tirer

Cette affaire illustre l'importance de bien documenter et prouver le lien de causalité dans toute demande d'indemnisation pour préjudice de jouissance. Les maîtres d'ouvrage doivent être conscients que sans cette preuve, leurs chances de succès sont limitées. Cela souligne également la nécessité de bien comprendre les obligations légales et les critères d'indemnisation avant d'engager des procédures judiciaires.
 
En conclusion, cette décision de la Cour de cassation réaffirme l'importance du lien de causalité dans les demandes d'indemnisation pour préjudice de jouissance. Comprendre ces exigences légales est essentiel pour toute personne confrontée à des litiges similaires. 
 
Source : Cass. 3e civ., 7 nov. 2024, n° 22-14.088, B